Histoire

 

 

 

 
Le clocher
 

 

QUELQUES SOUVENIRS SUR LE VIEUX CLOCHER DE CHAZAY

(vers 1872)

 

Mes souvenirs relatifs à la Réfection du vieux clocher de Chazay sont bien estompés et imprécis. En effet, à cette époque (1872),j’avais cinq ans. Il m’est donc possible de ne rappeler que certains petits détails sans importance.

L’ancien clocher était terminé, comme beaucoup de l’époque, par une toiture couverte en tuiles creuses, à pente très douce.
Au centre était fixée, au poinçon de la charpente, une croix en fer, surmontée d’un coq qui, le bec ouvert, lançait son coquerico à tout l’univers.

Il me semble qu’au moment de cette amélioration, on a peu démoli ou dérasé la maçonnerie existante, et que l’architecture s’est contenté de faire enlever la partie supérieure des murs qui, ayant trop souffert de l’injure du temps, était incapable de supporter le futur fardeau.

De sorte que le clocher actuel est plus haut que son aîné de quatre ou cinq mètres environ, sans compter la statue.
Ce qui a le plus frappé mon jeune esprit fut l’ascension du socle et celle de la Vierge.

La mise en place de la pierre servant de piédestal fut assez délicate, car il fallut éviter que ce socle heurtât murs et toitures.

Un ouvrier, que je vois blond et frisé, de taille au-dessus de la moyenne, monta donc sur cette pierre et l’accompagna dans sa course aérienne. Sans doute, il était armé d’une perche qui lui permettait d’éviter un cognage contre le mur, qui aurait eu pour résultat d’érailler la fine taille de la pierre .
Quel fut l’Architecte de ces travaux ? Peut-être M. Bernard, architecte de la nouvelle église de Chazay.

Quel en fut l’Entrepreneur ? Sans doute M. Boulanger, de l’Arbresle, qui construisit ce nouveau monument.
La statue arriva sans doute par chemin de fer. Mais je la vois passer devant le magasin de M. Haour, habillée de gros tors en paille, couchée sur une longue charrette attelée de deux gros chevaux (dont celui de mon grand-père, Joseph Collomb).

La pauvre Vierge est allée vers son socle définitif la corde au cou, comme une condamnée à gibet, sans être accompagnée comme le fut son piédestal : Dieu était là pour que son pied ne heurtât point la muraille !

Tels sont les seuls souvenirs de détail que mon jeune âge m’a permis de retenir.Peut-être à Chazay, d’autres plus âgés, ayant plus de 75 ans, sont mieux documentés et pourraient fournir d’autres renseignements plus intéressants à ce sujet.

Casablanca, le 31 Janvier 1941.

L. CHAFFANGE, Commandant du Génie ( en retraite )

Commentaire de M. PERRONNET

Merci à M. Chaffange de sa lettre. Puisse-t-il trouver des imitateurs ! C’est par ces précieux renseignaments émanés de sources diverses que s’écrit la petite histoire d’une paroisse ou d’un pays. Elle n’est pas la moins intéressante. M.P.

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