Les amis du vieux Chazay

Vous proposent une histoire de Bayard

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En 1496 le roi Charles VIII vint en visite à Lyon pour quelques jours, Bayart, jeune page à la cour de Savoie, venait de rentrer à son service dans la compagnie du comte de Ligny et arriva dans la ville en même temps que lui..

Très désireux de participer au grand tournoi qui était organisé dans les prairies de la Guillotière, il était trop pauvre pour posséder armes et cheval de guerre

Peu hardi, il confia sa peine à son ami Bellabre . Celui-ci lui répondit : « Vous souciez-vous de cela ? N’avez-vous pas votre oncle, ce gros abbé d’Ainay; je fais vœu à Dieu que nous irons à lui, et s’il ne veut fournir deniers, nous prendrons crosse et mitre ».

Dès le jour suivant, nos deux amis arrivèrent à l’abbaye de bon matin. L’abbé, bien qu’adorant son neveu, dès qu’il sut l’objet de sa visite, lui dit : « Il n’y a que trois jours que vous étiez page et avez à peine vingt ans ! Allez chercher ailleurs qui vous prêtera argent; les biens donnés par les fondateurs de cette abbaye l’ont esté pour y servir Dieu et non pour être despensé en jouxtes et en tournois !»

Mais il se radoucit devant les arguments du compère Bellabre , délia sa bourse, donna deux cents écus pour acheter chevaux et harnachements ; De plus il lui remit une lettre pour Laurencin, son marchand de drap, par lequel il l’autorisait à livrer au jeune homme tout ce qui lui était nécessaire pour s’équiper et s’habiller.
Quand Dieu envoye de bonnes fortunes aux gens, dit Bellabre, il les faut bien et sagement conduire , ce qu’on dérobe à moyne est pain bénist !

Allons vivement à son logis avant que votre oncle ait réfléchi à ce qu’il a faict, j’ai grand peur qu’il n’envoie incontinent déclarer pour combien d’argent il entend qu’on me baille habillement..
Laurencin, sur présentation de la lettre donna toutes les étoffes désirées. Par la foy de mon corps, vous serez accoutrez pour le tournoy et pour d’ici à un an

Cependant l’abbé, réfléchissant tardivement à l’abus que son neveu pouvait faire des expressions de sa lettre, dépêcha un valet chez Laurencin.

Trop tard ! La dépense ne devait dépasser cent vingt livres, mais le neveu s’était pourvu d’étoffes pour plus de huit cents livres …

L’abbé entra dans une grande colère contre son neveu et ne voulut plus le voir ni lui parler.

Mais le jeune chevalier déploya tant d’ardeur et de courage au cours du tournoi qu’il força l’admiration de tous. Il fut vainqueur de tous ses rivaux et suscita l’admiration générale.

Les dames de Lyon, émerveillées de le voir, malgré sa jeunesse, triompher de champions beaucoup plus forts et plus habiles que lui, s’écrièrent : « Vey-vô ceston malotru, il a mieux fait que tous les autres.

L’abbé se réjouit plus que tout autre de la gloire de son neveu, qu’il choya de son mieux, oubliant le tour qui lui avait été joué. Il l’invita en son castel de Chazay, où il y eût joutes, passes d’armes et magnifiques tournois dans les prairies que dominaient l’antique forteresse.

Le jeune Bayart s’y distingua par sa valeur et son adresse, et fit l’admiration des nobles chevaliers, dames et damoiselles de la ville de Chazay laissant souvenir d’un preux chevalier .

Tiré du livre de l’abbé Pagani « Histoire de Chazay d’Azergues en Lyonnais ».
Bayard s’écrit également avec un « T ».

P.S : En 1524, Bayart a 48 ans .à Romagnono, devant des Espagnols supérieur en nombre ; il couvre comme à son habitude la retraite. Un coup d’arquebuse l’atteignit aux reins ; Il sut dans l’instant qu’il était perdu. Il saisit son épée par la lame, posa les lèvres sur la croix que formaient la garde et la fusée, et murmura : « Miserere mei, Deus ! »

( Source : Le Chevalier bayard cinquième centenaire 1476-1976.)

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