Histoire |
Les
origines de Chazay
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Chazay féodal CHAZAY De ses origines
A vrai dire, l'histoire
de Chazay se confond avec celle de l'abbaye lyonnaise d'Ainay,
dès ses lointaines origines lui servit
de mère et de soutien. De nos jours, la culture
des arbres à fruits s'y donne-t-elle
pas des résultats merveilleux ? Le « Castrum » romain avait deux enceintes. et un donjon, pièce capitale de l'ouvrage, refuge en cas de dernière extrémité. Trois portes permettaient d'y pénétrer celle dite du Baboin ou des Balmes au sud, celle du Grand Bourg à l'ouest, et enfin celle des Tarennes, allant à. Morancé, au nord ; elle fut démolie vers 1825 et une rare eau-forte en conserve le souvenir. Cette première enceinte renfermait le bourg, ou se pressaient sans ordre trois minuscules maisons, Moyen Age .
Nous aurons ainsi la composition de la cité médiévale, dont l'allure extérieure émerveillait le voyageur qui parcourait la riante contrée. Tours et clochers pointaient sur l'horizon et, par leur abondance et leur harmonie, annonçaient une ville prospère et riche méritait ses titres de châtellenie et de baronnie, sons la bannière des opulents abbés d'Ainay. Ceux-ci en avaient
la jouissance depuis le milieu du IXe siècle, par la donation
que leur en fit Boson, le fameux roi de Bourgogne, possesseur de
la majeure partie
de ce qui deviendra le Lyonnais. De quelques monuments
Elle avait trois
nefs et deux tours, l'une démolie après 1813, et l'autre
coiffée
en 1871 d'une vierge en fonte de fer, réplique de celle de Fourvière
Depuis 1685, elle ne servait plus au culte.Devenue insuffisante, malgré ses
29 mètres de long sur 14 de large, on éleva, vers 1300l'église
paroissiale de Saint-André, dont on ignore les dimensions.Elle était
de style roman, avec une abside en cul-de-four
et deux absidioles.
A côté
se voyait la chapelle de saint Georges et de saint Roch, deux saints
invoqués
contre la terrible maladie. Pour terminer cette énumération, mentionnons le Prieuré,
qui date de la fondation du monastère de Chazay, et que l'on
situe sur la terrasse, au milieu de la ville ; le Château à l'origine,
ne faisait qu'un avec le Prieuré, et offrait, avec ses trois
tours, une ligne de défense très résistante. Ce
château connut de nombreuses modifications au cours des siècles.
Les abbés du Terrail et de Naturel y laissèrent la trace
de leurs travaux par la représentation de leurs armoiries sur
des cheminées ornementales, visibles ou sur
des dessus de porte que le temps ni les révolutions n'ont point
détruits.
C'est
depuis cette date que fut établi un marché hebdomadaire
et créent trois foires annuelles, le 4 janvier, le 25
avril et le 3 décembre. Un des principaux articles vendus était
le chanvre, qui se récoltait en abondance dans les « chenevières » voisines.
Les tisseurs de la montagne pensaient fort ce produit, dont ils se
servaient exclusivement à défaut du coton, qui n'apparaîtra
qu'au XV éme siècle. Assoupies un moment,
les luttes entre les « grands » reprirent
surtout auXV éme siècle. Les troupes de Charles le Mauvais,
roi de Navarre, firent leur apparition dans nos contrées et,
en 1358, l'alerte est donnée aux petites cités dépendant
de l'archevêque de Lyon. Chazay était du nombre et, bientôt,
se réfugièrent dans son chastel et forteresse les nobles
et vilains, leurs femmes, leurs enfants et leurs bestiaux. Le « Castrum » vit également
sa garnison renforcée.
. Le traité de Brétigny, signé entre la France et l'Angle-terre, libérait chez nous une foule d'hommes d'armes, sans ressources. Ne pouvant vivre d'un travail honnête et régulier (le cas s'est renouvelé depuis), ces bandes se donnèrent des chefs et rançonnèrent villes et campagnes. Notre région devint le théâtre de leurs rapines et de leurs exactions. Toutefois, devant la résistance de Chazay, ils passèrent outre et, sous la conduite du fameux Seguin de Badefol et de sa compagnie, dite la Margot, comptant 15.000 hommes, se tournèrent sur Lyon, mal défendu, et prirent la petite ville de Brignais en 1362. Ce que voyant, la noblesse du pays se réunit et, oubliant toute prudence, se jeta sur les troupes de Badefol, qui la taillèrent en pièces et tuèrent les principaux chefs, tels que Louis de Forez, Robert de Beaujeu, Jean de Bourbon et son fils Pierre. Enivrés de
leur victoire, Badefol et sa bande continuent leurs déprédations,
pillent Roanne, l'abbaye de Savigny, Lozanne, mais échouent
devant Chazay, avant de prendre Anse, dont on fait un centre des
futures opérations. Cette résistance de Chazay affectait particulièrement
Badefol, qui résolut, en 1364, de tenter un suprême effort.
Il ne fallait pas songer àattaquer la forteresse au midi, du
côté de l'Azergues, où les remparts et la rivière étaient
inexpugnables ; il valait mieux essayer l'attaque du côté de
Morancé. Ce que fit l'ennemi, qui établit son camp au
bas du coteau, appelé depuis Batailly. La déroute fut
complète, et Chazay put enfin respirer. L annee suivante, moyennant
une rançon de 40.000 écus d'or, le Chapitre de Lyon reprenait
possession d'Anse, et Badefol se retira en Gascogne, son pays natal,
avant de mourir empoisonné par les séides du roi de Navarre. Les Routiers, joints
aux Anglais, revinrent pourtant à la charge,
poursuivis sans relâche par Duguesclin qui, croit-on, fut reçu à Chazay
après avoir traversé la vallée de la Saône
pour se rendre en Auvergne, mais rien n'est moins certain.
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