REFRAIN
Honneur,
honneur à ta mémoire,
Bienfaiteur de l'humanité
L'homme qui se couvre de gloire
Mérite l'immortalité. |
Pour prix de sa haute vaillance,
Il fut fait noble chevalier
Avec droit de porter la lance
Et l'écusson du franc guerrier.
Plus tard, pour juste récompense,
La famille de Châtillon
Lui accorda la main d'Hermance
Pour dot y joignant le million. |
Le vieux temps nous fournit l'histoire
D'un chevalier nommé Baboin;
Chazay conserve sa mémoire
Et la vénère avec grand soin.
Acrobate dans sa jeunesse,
Le public admire les tours
Qu'il exécute avec adresse,
Revêtu de la peau d'un ours. |
Il se conduit en homme sage,
Fait noble emploi de son argent
Chaque fois qu'il en fait usage,
C'est pour soulager l'indigent.
Rappelons un trait qui l'honore :
Il a fondé notre hôpital ;
Le pauvre le bénit encore,
Est-il un plus beau piédestal ? |
Un jour, un affreux incendie
Jette Chazay dans la terreur,
Au risque de perdre la vie,
Il va combattre sa fureur.
On voit une épaisse fumée
S'élever en noirs tourbillons
De la demeure consumée
Des vicomtes de Châtillon. |
Quand fille, faute de fortune,
Gardait un célibat forcé,
Sa bourse devenait commune
Et elle avait un fiancé.
Depuis lors, nous entendons dire :
Fille qui n'a pas vu le Baboin,
( Ce qui ne la fait jamais rire, )
Oncques mari ne trouve point. |
Un cri perçant
se fait entendre
La Châtelaine va périr
Pour elle, il faut tout entreprendre
Quand pour elle il devrait mourir !
Soudain, il élève une échelle
Vers les créneaux des hautes tours
Et monte en courant sauver celle
Dont le feu menace les jours. |
Son grand nom sera
d'âge en âge,
Transmis à la postérité
Son noble cœur et son courage
Méritent l'immortalité.
Au-dessus d'une antique porte
Il fut mis en quatorze cents;
Sur sa noble figure, il porte,
Bon accueil, sourire au passant. |
Aux yeux d'une foule ébahie,
Il descend son précieux fardeau
Puis revole vers l'incendie
Tenter un prodige nouveau.
En invoquant la Providence
Il brave du feu la fureur
Et sauve aussi la jeune Hermance
Prête à succomber de frayeur |
Quelquefois, en reconnaissance,
Chazay fête son bienfaiteur
Que l'on soit pauvre ou dans l'aisance,
Pour tous c'est un jour de bonheur.
Voyez ce héros casque en tête,
Bouclier au bras, lance au poing,
Pour nous il protège sa fête,
C'est bien toujours le bon Baboin |
La mère,
en revoyant Sa fille,
Ne peut croire à tant de bonheur !
C'est tout l'espoir de sa famille
Béni soit son noble sauveur.
Le vicomte qui part en guerre,
Son grand écuyer le nomma;
Combattant contre l'Angleterre,
Plus de cent Anglais il assomma. |
Venez, habitants des montagnes,
Accourez de proche et de loin,
Gens des villes et des campagnes,
Voir notre vogue du Baboin,
En partageant notre allégresse,
Vous doublerez notre bonheur
Pour cela que chacun se presse
Pour chanter ce refrain en chœur. |